Les baisers chapardés, le poison, les prières, les grandes vagues de Prokofiev ont inspiré Joëlle Bouvier : sa première création pour les danseurs formidables du Ballet du Grand Théâtre de Genève est une réussite, pleine de charme et de style.
La chorégraphe a une passion pour le personnage de Juliette. Elle est touchée par sa pureté, sa folie raisonnée, son don de soi surtout. Son spectacle est d’abord une ode à l’ange de Vérone, avec en préambule, comme dans la pièce de Shakespeare, la mort des amants. Avec son unique mur arrondi, à l’inclinaison propice aux glissades, la scène n’est d’aucune époque et de toutes à la fois. Le meilleur des écrins pour un spectacle épuré et très élégant.
On reconnaît la touche Bouvier dans des images superbes, la grâce de pas de deux tissés d’élans et d’abandons amoureux, des ensembles dynamiques et très bien construits, notamment dans la scène du balcon, qui se passe de décor d’ingénieuse façon. Une relecture exemplaire.

Lieu
Maison de la Danse
NOVEMBRE
Mercredi 24
19:30
Dimanche 28
17:30

23-30€